Journal | Octobre 2021
- dimanche 3,
Le vendangeur de Paname Une enquête de L’Écluse et la Bloseille, bande dessinée de Frédéric Bagères et David Francois, Delcourt, 2018
Bof, franchement pas accroché, humour tombé à plat en ce qui me concerne, et enquête lourdasse, même sur le ton de la parodie.
- lundi 4,
Blacksad T.6 Alors, tout tombe, première partie, bande dessinée de Juan Díaz Canalès et Juanjo Guarnido, Dargaud, 2021
Là on est pas dans la même cour. Un Blacksad, ça vaut toujours le temps d’attendre (avec ou sans objectivité). Vivement la suite !
- mardi 5,
Dune, film de Denis Villeneuve, 2021
Là aussi ça valait le coup d’attendre ! Lumineux, brûlant, contemplatif, distillant suffisamment de mystère pour qu’on en redemande. Une direction artistique au top, comme toujours dans les films de Villeneuve... absolument tout est soigné. Vivement la suiite !
(et pour une deuxième dose de Villeneuve, rdv un peu plus bas)
- mercredi 6,
L’âge de raison, bande dessinée de Mathieu Bonhomme, Éditions Carabas, 2002
Bien. Œuvre des débuts de Mathieu Bonhomme, et déjà un travail intéressant aux niveaux graphique et narratif, mais bon, toute une histoire sur les errances de Cro-Magnon pour découvrir que ô surprise lui aussi pouvait avoir des émotions et une vie intérieure au-delà de la lutte pour la simple survie les bras m’en tombent !, c’est pas ma tasse.
- jeudi 7,
Moon River, bande dessinée de Fabcaro, Éditions 6 pieds sous terre, 2021
Humour absurde pour cette fois mal assumée (toujours à mon sens), récit méta-trop-méta-pauvre auteur ébranlé pris dans la spirale infernale du manque d’inspiration post-confinement c’est du lard ou du cochon... mais plutôt créer du vide que ne rien créer du tout (au moins ça fait des sous) ! c’est pas ma came. Peut-être le prochain ?
- vendredi 8,
Idéal standard, bande dessinée d’Aude Picault, Dargaud, 2017
Sympa, rafraichissant et vite lu, mais pas ma came non plus.
- samedi 9,
Thérapie de groupe T.1 L’étoile qui danse, bande dessinée de Manu Larcenet, Éditions Dargaud, 2020
Le dessin de Larcenet est sublime, comme toujours, quel que soit le style employé, et ses errances qui semblent disloquer le récit apportent à l’expérience de l’artiste angoissé qui oscille entre souffrance morbide et sentiment d’atteindre la quintessence de l’Art. Et je crois que Larcenet connaît bien son sujet... sans pour autant délaisser l’humour, entre jaune et noir. Mais puxxin ! c’est quoi cette mode « tiens j’ai pas d’idée, j’vais écrire un truc sur le fait que j’ai pas d’idée » ?!!!
- dimanche 10,
Jours de sable, bande dessinée d’Aimée de Jongh, Dargaud, 2021
Une belle découverte que l’histoire (issue du réel) de ce photographe qui part en reportage dans le Dust Bowl à la fin des années 1930. Le propos est intéressant, et d’actualité, les dessins, superbes et l’atmosphère est palpable. J’ai seulement regretté que les dialogues et la narration soient si pauvres.
Et voilà une belle pile de BD à découvrir dégustée.
- jeudi 14,
Umlaut Big Band plays Mary Lou Williams, concert de jazz, Le Quartz & Le Mac Orlan, avec l’Atlantique Jazz Festival, 2021
Encore une belle découverte et un très chouette programme. Et l’occasion de comprendre, enfin, l’origine du malaise que je peux parfois ressentir à l’écoute de big bands... ça envoie du lourd et du swing, ça remue dans les tripes mais j’étouffe. La rigueur nécessaire à la tenue d’un morceau par autant de musiciens, fut-ce du jazz se heurte à la conception de liberté et au côté organique et — parfois — l’impression de désorganisation que j’aime tant dans le jazz. L’impro, l’énergie qui jaillit, les heureux accidents, la vie exubérante qui se fait musique est ici bridée, tenue, corsetée, légitimement au risque de se transformer rapidement en cacophonie (qui n’est pas ici le projet). Je le comprends très bien mais un truc reste coincé dans ma gorge. Mais quel est alors le nombre maximum de musiciens ?
- vendredi 15,
Mad in Finland, nouveau cirque, Collectif Mad / Galapiat Cirque, Le Quartz, 2021
Attente dans le froid devant le chapiteau, Quartz Nomade, pour nous mettre dans l’ambiance de la Finlande, d’où sont originaires les membres de la troupe, rapidement réchauffée par le côté Mad lorsque le spectacle commence, sans prévenir, comme une surprise de gosses, que le public redevient aussi bien volontiers.
Loufoques, barrées et drôles, les facéties de ces clowns venus du froid évoquent une vie qui peut nous sembler toute exotique, et pas toujours hilarante, nous transportant avec quelques accessoires et surtout beaucoup de conviction dans une cabane perdue en pleine tempête de neige. Après de tels moments passés ensemble, la connivence est forcément de mise ! et le partage, universel, des moments durs transcendés grâce à l’humour, qui sait nous aider à faire le tri entre ce qui est vraiment important et les contrariétés toutes secondaires du quotidien. Rire tendresse et joie
- dimanche 17,
P.T.S.D., bande dessinée de Guillaume Singelin, Ankama, 2019
Beaucoup de colère, qui essaie de transformer comme elle peut, ou pas... Une proposition graphique intéressante, mais décidément encore pas ma came (ou peut-être pas envie de ce genre de récit en ce moment ?).
- jeudi 21,
Treme, série de David Simon et Eric Overmyer, 2010, 4 saisons
Pas super récente, mais passée apparemment (et injustement) sous de nombreux radars, dont les miens, jusqu’à l’heureuse recommandation que je me suis empressée de suivre (goulument !).
Treme, c’est la Nouvelle Orleans après Katrina, et ses habitants qui se reconstruisent, comme ils peuvent, ou selon la citation de Valéry « tentent de vivre ». Une belle galerie de personnages, tous attachants, de fameuses têtes de mules, ou de survivants. Un hymne à la vie tonitruant aux accents de jazz, New Orleans bien évidemment, mais aussi hip hop, pop, funk... la musique dans tous ses états, nos émotions à l’avenant.
Entrée direct dans « mon top 3 des meilleures séries de tous les temps » avec Six feet under (et je garde la troisième pour moi, sinon ça va devenir un top 5, puis un top 10, puis... oarf...choisir, quelle terrible exigence !!)
Six feet under, série d’Alan Ball, 2001-2005, 5 saisons
Si jamais vous étiez passés à côté de cette merveille, petit retour au Journal de décembre 2020
- samedi 23,
Michelle David & the True Tones, concert, Le Roudour, 2021
Une voix fantastique, au carrefour du jazz, de la soul et du rock, beaucoup d’humour, une osmose entre les musiciens (et le public). Ça a pris. le résultat était délicieux ! =)
- dimanche 24,
Enemy, film de Denis Villeneuve, 2014
Encore un que je voulais voir depuis longtemps, et qui méritera un deuxième visionnage dès que possible tant les niveaux de lecture et d’interprétation vont profond et tiennent parfois à des détails, dont on sent qu’ils échappent à première vue... Un film assez passionnant, une mise en scène là encore très soignée. Du biscuit pour cinéphile.
Corto Maltese, Les Celtiques, bande dessinée de Hugo Pratt, Casterman, 1980
Entre les éditions noir et blanc, couleur, chronologiques d’édition ou de réalisation aux numérotations de plus en plus hermétiques, le labyrinthe de Pratt relayé par Casterman m’en avait pour ces raisons longtemps laissé à la porte : choisir, encore et toujours, quelle plaie ! chacune à ses arguments bon sang !! c’est donc par les exemplaires disponibles à la médiathèque que je toque à la porte et pénètre cet univers singulier afin de réparer cette énorme lacune honte pour tout bédéphile. Et après Sous le signe du Capricorne, en septembre dernier, le voyage continue, toujours aussi sublime et encore plus merveilleux. Perdue toujours, cette fois dans les brumes d’une Irlande entre deux eaux (peut-être celles de Venise, ou de Mû ?). Venez j’vous dis !
Adieu les cons, film d’Albert Dupontel, 2020
J’aime les films de Dupontel pour ce qu’ils sortent des cases, des sentiers rabattus et proposent une vision un peu différente, contrat généralement rempli. Ici encore, mais peut-être par ma faute l’attente est-elle trop importante, j’ai bien aimé mais n’en ai pas gardé un souvenir impérissable, comme ça avait été le cas avec Au revoir là-haut ou Bernie par exemple. Du troublant paradoxe des créateurs qui n’arrivent pas à concrétiser à la hauteur de leurs fourmillantes idées novatrices et expérimentales. Donc j’aime (quand même).
- samedi 30,
Out of the box, film documentaire de Laurent Frapat, 2021, #Utopiales
Remarquable documentaire dans l’atelier du Laurent Durieux, artiste-concepteur-graphiste connu principalement pour ses réalisations d’« affiches bis » de films cultes, devenues à leur tour cultes ! (et à juste titre !!), faisant renouer l’illustration et l’affichisme avec l’« Art » à nouveau (du point de vue critique et marché de l’art), dans la lignée d’un Soul Bass (à qui l’on doit entre autres l’affiche de Vertigo/Sueurs froides et le film Phase IV, à la reconnaissance cependant tardive), par exemple.
- dimanche 31,
Tokyo Godfathers, film de Satoshi Kon et Shôgo Furuya, 2003, #Utopiales
L’occasion donnée de découvrir, aux Utopiales et sur grand écran, une autre œuvre de Satoshi Kon après l’excellent Paprika, mémorable découverte d’il y a quelques années déjà... et dont il me reste encore à voir, parmi ses films les plus marquants, Perfect Blue, Millenium Actress et la série Paranoia Agent.
Ici, conte de Noël trash versant plus du côté réaliste, trois sans-abris ayant trouvé un bébé tentent de retrouver sa mère pour le lui ramener. Le monde est noir mais pas forcément sans espoir. De beaux portraits pour une belle histoire.
Un logique nommé Joe, novella de Murray Leinster, Le Passager Clandestin, 1946, 2019 pour la présente édition
Petite dose d’humour grinçant à toujours avoir sous la main, ici sur les dérives sociales et limites éthiques suite à l’utilisation d’un ordinateurs omniscient (et presque omnipotent). Ça fait pas d’mal =)
Merci Le Passager Clandestin pour la réédition de ces petites pépites parues peut-être trop tôt pour être perçues...