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Journal | Février 2020

 
  • mardi 4 ; le 4 février 1900, c’était un dimanche
Prévert
Prévert
Crédits : Giovanni Cittadinicesi

Prévert, spectacle poétique joué et chanté par Yolande Moreau et Christian Olivier, Le Quartz

Deux voix, superbes et uniques, quelques instruments (et excellents musiciens !), des jeux de lumières et un clin d’œil à Montand où plane l’ombre de Bob Castella derrière le voile de tulle aujourd’hui plus ouvert (ouf)... Faut bien que ça circule les vers de Prévert. Prévert, parlons-en tiens. Y’en a pour plus cher des bougies, mais ses rimes ont pas pris une ride. Faut croire que ça a du bon la liberté.
Le spectacle-panorama de cette bouffée d’air ne s’encombre pas des conventions, à l’image que je me fais du bonhomme. J’aime. En tournée depuis 2017, ça se sent, pas sûre en revanche qu’il reste beaucoup de dates disponibles. Mais Paroles, Histoires, Grand bal du printemps, Spectacles et les autres le sont toujours (sans parler des films !)... dommage de se priver =)

 

 
  • mercredi 5,
Éléonore Saintagnan, L'Œuf pondu deux fois
Éléonore Saintagnan, L’Œuf pondu deux fois

L’Œuf pondu deux fois, Éléonore Saintagnan, La Criée, Centre d’Art Contemporain, Rennes, jusqu’au 23 février

Mêlant installation, sculptures, films et jeu, ce qui m’a le plus marquée est la réflexion sur les liens qui se tissent (que nous tissons ?) entre réalité(s) et imaginaire, expérience et fantasmes, souvenirs et projets... Forcément ça me parle. =)

Le travail présenté et un peu plus

 

Greetings from Lebanon
Greetings from Lebanon
Crédits : Emmanuel Madec

Greetings from Lebanon – Photographies Emmanuel Madec, Galerie Le Carré d’Art, Chartres-de-Bretagne, jusqu’au 4 mars

Ici le travail d’Emmanuel Madec réalisé au cours d’un retour aux sources, sur les terres d’origine, au Liban. Pas le sien, celui de la personne qu’il accompagnait. Aborder ce pays dont on ne connait rien sinon les images de la guerre. Celle des années 70-80, celle depuis 2006. Ce qui reste de ce pays, sans savoir de quelle époque datent les ruines. Un regard sur les personnes qui l’habitent. Leurs désillusions, leurs rêves et leurs espoirs. En parallèle des images un très beau texte sous forme de carnet de route du voyage, à la rencontre de quelques silhouettes discrètes.
Me touche particulièrement dans la mesure où mon premier contact avec le concept de guerre, par le biais de la télévision, s’est fait sur les images à la fois de la guerre du Liban et du conflit Iran-Irak au cours des années 80. À 6 ans, peut-être 7, ne pas comprendre pourquoi des gens tiraient sur d’autres gens, pourquoi les armes, pourquoi les tanks, pourquoi la haine. Ne toujours pas comprendre. Très belle expo.

La série exposée (et un peu plus aussi)

 

 
  • jeudi 6,
Tolkien, voyage en Terre du Milieu
Tolkien, voyage en Terre du Milieu

Tolkien, voyage en Terre du Milieu, BnF, Paris, jusqu’au 16 février 2020

Étant presque à mi-chemin (cherchez pas, Objectivité est partie faire un tour...), difficile de résister à l’appel de la Terre du Milieu, et l’expo dédiée à Tolkien à la BnF, avant que celle-ci ne ferme ses portes le 16... Du monde. Beaucoup de monde. Quatre heures à lire et piétiner, avec tout de même le bénéfice majeur de voir de très nombreux dessins et aquarelles de J.R.R. Tolkien dignement exposés, des liens contextuels établis avec des ouvrages anciens que Tolkien aurait pu avoir à consulter pour ses recherches « sérieuses », ouvrages richement enluminés qu’on imagine encore très bien sous la main experte des copistes, d’apercevoir enfin subrepticement les fils de l’imaginaire en train de se tisser... une expérience assez merveilleuse.

Petit tour en passant à l’expo Claudine Nougaret : Dégager l’écoute, où Claudine Nougaret explique elle-même sa démarche dans l’art de restituer le son, au fil des années et des projets menés de front avec Raymond Depardon, lui se dédiant à l’image. Passionnant et particulièrement enrichissant. Jusqu’au 15 mars.

Claudine Nougaret : Dégager l'écoute
Claudine Nougaret : Dégager l’écoute
Crédits : Raymond Depardon

Enfin, rapide balade à Beaubourg. L’impression de ma dernière visite se confirme. Je n’y tire pas le plaisir que j’ai connu à Louisiana, Aarhus, Stockholm, Oslo ou même Bergen... L’impression que l’art y est enfermé comme dans un carcan ? je ne sais pas. Peut-être tout simplement que Paris ne me fait plus trop rêver.

Plus d’info

 

 
  • lundi 10,
La ménagerie de papier
La ménagerie de papier

La ménagerie de papier, recueil de nouvelles de Ken Liu, 2015

Les premières nouvelles m’ont laissé un sentiment de froideur, mais ça s’est vite réchauffé par la suite, liant émotion et réflexions philosophiques, scientifiques, éthiques et sociales à merveille. Du très très bon.

 

 
  • mercredi 12,
Tous les oiseaux
Tous les oiseaux
Crédits : Simon Gosselin, https://www.colline.fr/sites/default/files/styles/1000_scale/public/2018-10/tous_des_oiseaux_-_31-10-17_-_simon_gosselin-117_0.jpg?itok=b6CxTHtO

Tous les oiseaux, pièce de théâtre écrite et mise en scène par Wajdi Mouawad, création 2017, Le Quartz

Un coup de cœur ? Clairement !
Une écriture sublime, tant dans les mots choisis, les phrases ciselées que dans la structure, l’histoire elle-même, les personnages, le choix de ces langues, de ces altérités qui existent et coexistent dans un même endroit, un même individu... la quête de reconnaissance, d’identité, d’amour. Ces personnages, si vrais, si profonds, leurs doutes et leurs blessures, les nôtres. La sincérité des êtres qui ce soir-là et les autres soirs prêtent leur personne, leur voix, leurs vibrations, pour inonder toute une salle de cette beauté pure.
Un auteur que je ne connaissais pas — sinon d’en avoir entendu le nom au détour d’un hasard, d’un titre de livre ou d’une émission de radio — que je vais m’empresser de découvrir un peu mieux.

Encore !

 

 
  • jeudi 13,
Le dernier jour du jeûne
Le dernier jour du jeûne
Crédits : Antoine Agoudjian

Le dernier jour du jeûne, pièce de théâtre écrite et mise en scène par Simon Abkarian, création 2014-2016, Théâtre de Cornouaille

Il y a une semaine comme ça dans l’année où la programmation se bouscule, un soir ici, un autre là, le grand banquet du spectacle. Parfois une fantastique et délicieuse orgie, il arrive aussi qu’elle soit plus indigeste.
On peut pas gagner tout le temps... Tantôt grossier tantôt pompeux, usant et abusant de stéréotypes d’un autre âge, et transportant des valeurs sexistes et meurtrières qui ne sont pas les miennes et que je n’ai en conséquence pas eu envie d’applaudir (ma voisine non plus apparemment). D’autres personnes ont semble-t-il beaucoup aimé dans la salle, comme quoi il faut de tout pour faire un monde... (mais ça fait quand même un peu peur)

Juste une goutte...

 

 
  • vendredi 14,
Naïssam Jalal & l'Orchestre Symphonique de Bretagne
Naïssam Jalal & l’Orchestre Symphonique de Bretagne

Naïssam Jalal & l’Orchestre Symphonique de Bretagne : Symphonie d’un Autre Monde, Le Roudour

Après l’extraordinaire souvenir d’une soirée avec Angélique Kidjo et l’Orchestre Symphonique de Bretagne, celui-ci renouvelle l’invitation à la découverte d’une nouvelle harmonie (ben non, symphonie !) entre deux mondes, à travers le jazz de Naïssam Jalal et son quintet qui fait tourner la tête et bouger tout le reste au rythme de ses compositions au-delà des frontières, multi-culturelles et éprises de liberté. Solos à couper le souffle et plaisirs de l’ensemble, la vibration passe et submerge. L’OSB ne m’a pas paru au meilleur de sa forme malgré la direction de Zahia Ziouani. Ça peut arriver. Ça n’a pas empêché l’émotion... Encore !

Pour les yeux et les oreilles...

 

 
  • samedi 15,
The Game
The Game

The Game, film de David Fincher, 1997

Du « David Fincher », c’est comme le Port-Salut, difficile de le rater. Ici, à mon sens, pas son meilleur, je m’attendais à une fin beaucoup plus... métaphorique... parabolique... puis non, une simple chute. Pas dénuée de sens tout de même, mais un peu à plat je trouve. Pas désagréable pour autant.

 

 
  • dimanche 16,
La légende de Manolo The book of Life
La légende de Manolo The book of Life

La légende de Manolo The book of Life, film de Jorge R. Gutierrez, 2014

Film d’animation très sympa baigné d’une culture mexicaine où la mort est belle et joyeuse qui n’était pas sans me rappeler Coco, sorti 3 ans plus tard (et pas avec les mêmes moyens). De nombreuses et curieuses coïncidences, peut-être simplement parce qu’une même histoire commune serait à l’origine des deux films, faut pas voir le mal partout tout de même... 0_ô

Coco
Coco

Coco, film de Lee Unkrich et Adrian Molina, 2017

Pour le coup toujours aussi superbe, visuellement et musicalement, impeccablement réalisé, peut-être que je le trouve cependant un peu moins inspiré maintenant... Disons que c’est sympa et complémentaire de voir les deux.

 

Les Indes fourbes
Les Indes fourbes

Les Indes fourbes, bande-dessinée d’Alain Ayroles et Juanjo Guarnido, 2019

Les attentes étaient grandes, de la part des co-créateurs de De Cape et de Crocs ou Garulfo pour Ayroles, et de Blacksad pour Guarnido, entre autres (il n’est bien sûr pas non plus question des les cantonner toute leur vie à ces seules œuvres !), et l’ouvrage plein de promesses !
Le récit reprend la structure, en se l’appropriant et en la retournant assez brillamment, de Don Quichotte, un Don Quichotte où les moulins et les fous ont changé de rôles, pour une farce drôlement actuelle. Le dessin est superbe, c’est Guarnido quoi... (je regrette toutefois quelques vues d’ensemble où le souci du détail un peu plus poussé ne m’aurait pas déplu mais bon...).
Cependant, je dois tristement reconnaître que je me suis ennuyée ferme la bonne première moitié du volume, et toujours un peu pour l’autre moitié. Un gros problème de rythme à mon sens, du mal à entrer dans l’histoire... J’essayerai de relire très prochainement, peut-être n’était-ce pas le bon moment ?
Pour l’instant un gros mouais.

 

 
  • mardi 18,
Le Voyage du Prince
Le Voyage du Prince

Le Voyage du Prince, film de Jean-François Laguionie, 2019

Panorama poétique d’une société fonctionnant sur l’Obsolescence Programmée, qui tourne en rond, et dont les avancées ne sont poussées que par la fuite d’un état de nature à la Rousseau, une société fondée sur la peur en général, celle de ce qui est étranger (personne ou idée) en particulier, le trait épais du scénario se compense par la finesse et la chaleur du dessin propre à l’esthétique de Jean-François Laguionie. Le conte nous emmène cependant beaucoup plus loin, aborde quantité de thèmes actuels et j’ai vite oublié ce qui aurait pu passer pour maladroit, tant les images (au sens propre comme au figuré) et l’amitié entre les personnages principaux sont belles. Entre attachement à l’Autre et détachement aux choses, méditer enfin l’épilogue rêveur (et personnellement volontiers partagé) « emprunter aux oiseaux un peu de leur liberté »... J’ai beaucoup aimé.

 

 
  • vendredi 21,
L'éloge de la plante. Pour une nouvelle biologie
L’éloge de la plante. Pour une nouvelle biologie

L’éloge de la plante. Pour une nouvelle biologie, essai de Francis Hallé, 1999

La (c)ouverture de ce livre est la porte qui s’ouvre sur notre monde passionnant en s’approchant au plus près des plantes, des arbres, des mousses... tout ce qui constitue nos paysages et que nous ne savons plus regarder. Des populations d’êtres vivants qui étaient là bien avant nous, et le seront bien après, qui ont évolué de différentes manières, poussant encore les frontières de la créativité. Ce qu’on y découvre pourrait être de l’ordre du merveilleux. Non, c’est là, devant nous. Ou plutôt oui : notre monde est merveilleux. C’est juste que nous l’avons oublié. Apprendre à connaître pour apprendre à aimer, ou aimer encore plus. Vers une nouvelle façon d’appréhender le réel. Au-delà de la biologie, le point de départ de réflexions philosophiques sur notre vision du vivant, la notion d’individu, le rapport au temps, la vie en société... Cet essai passe tout seul, clairement illustré et plein d’humour. Un immanquable. =)

 

 
  • samedi 29,
J.P. Bimeni & the Black Belts
J.P. Bimeni & the Black Belts

J.P. Bimeni & the Black Belts, Le Roudour

D’entrée de jeu, le sextet des Black Belts met dans l’ambiance, et après un medley qui donne le rythme au public, J.P. Bimeni arrive, sur du velours, pour nous accompagner avec sa voix et son dynamisme... Alternance de morceaux qui font sortir la vie au-delà des enveloppes corporelles, remuer les bras, les pieds et tout le reste, et d’autres plus intimes. De la (grande) musique Soul. C’est propre, super pro, et c’est avec surprise que j’ai appris que c’était sa première tournée ! Y’aurait du perfectionnisme là-dedans... À suivre !!

Pour les yeux et les oreilles...

 

 
 
 

 
  • en cours...
Le baron perché
Le baron perché

Le baron perché, roman d’Italo Calvino, 1957

Un jour, un jeune garçon décide de s’extraire de la société, ou au moins de prendre un certain recul, et monte dans les arbres pour ne plus en redescendre. Ce conte poético-pholisophique aurait tout pour me plaire et j’ai pourtant du mal à rentrer dedans. Le style ici employé par Italo Calvino me semble beaucoup moins aérien, je peine un peu, mais ne désespère pas de réussir à me frayer un chemin dans cette forêt de mots...

 
 

Philémon
Philémon

Philémon, série de bandes-dessinées de Fred, 16 tomes, 1972-2013

En récréation, tout en restant perchée, relire Philémon, ses fabuleux voyages sur les lettres de l’OCÉAN ATLANTIQUE. Pour la suite...

Envie de découvrir ?

 

Première mise en ligne 11 février 2020, dernière modification le 27 mars 2021

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